Le pétrole serait massivement présent en Arctique en raison des conditions favorables à sa formation. Même s’il est convoité par plusieurs pays, des freins à son exploitation existent.
Les réservoirs de pétrole en Arctique, étendu sur 14 millions de km², seraient importants : ils représenteraient 90 milliards de barils, soit 13% des réserves d’or noir terrestre.
Pourquoi le pétrole serait-il autant présent en Arctique ?
L’Arctique est un océan, ce qui signifie qu’il est riche en plancton et en algues. Une fois mortes, ces matières organiques sont à la base de la formation du pétrole.
L’Arctique est entouré de continents qui forment une croûte continentale. En son sein, existent des bassins où les matières organiques se déposent et s’enfoncent.
Les eaux profondes de l’Arctique étant très pauvres en oxygène, elles favorisent la décomposition des organismes morts pour conserver les hydrocarbures.
En parallèle, les montagnes alentour s’érodent et fournissent des sédiments qui recouvrent les matières organiques. Sous pression, elles chauffent pour achever leur transformation avant de remonter et de stagner dans les cuvettes naturelles de la roche.
L’exploitation est-elle réaliste ?
Avec la fin de la guerre froide, l’enjeu militaire est devenu, depuis les années 2000, un enjeu économique. En effet, une telle quantité de pétrole suscite les convoitises de plusieurs pays, dont celle des pays riverains de l’Arctique. Par ordre décroissant de longueur de frontière, sont concernés :
- La Russie
- Le Canada
- Les États-Unis via l’Alaska
- Le Danemark via le Groenland
- La Norvège
Les autres États, pleinement conscients du potentiel, se positionnent. Par exemple, la Chine et la France participent au Conseil de l’Arctique, forum intergouvernemental sur le développement durable dans la région, comme observateurs.
Quant à la Russie, elle consacre déjà, sur place, 10% de ses investissements dans l’exploitation pétrolière et occupe, à nouveau, certaines de ses anciennes bases militaires.
Pour autant, les technologies actuelles ne sont pas adaptées aux conditions extrêmes de la zone. La rentabilité des forages en Arctique dépend du prix du pétrole. Il faudrait un cours à plus de 90 euros le baril pour que l’opération soit avantageuse.
Les améliorations technologiques sont possibles et seraient amorties, si plusieurs pays se lançaient dans l’exploration. La Russie, associée à des partenaires, verrait alors le coût de production diminuer de 25%.
Cependant, le Canada, la Norvège et le Danemark sont réticents pour des questions environnementales. En cas de fuite d’or noir, les techniques de nettoyage existantes ne seraient pas adaptées au milieu polaire.
Et une contradiction demeure : les ressources pétrolières en Arctique deviennent hypothétiquement accessibles en raison de la fonte de la banquise.
Sources :