Comment transporter le pétrole ?

Liquide, le pétrole est relativement simple à transporter. Au fil du temps, les techniques de transport se sont perfectionnées, mais aussi sécurisées pour protéger l’environnement. Sur mer et sur terre, l’or noir dispose de différents moyens complémentaires pour arriver à destination.

100 millions de barils de pétrole sont consommés chaque jour dans le monde. Pour autant, tous les pays ne sont pas producteurs de pétrole. Il est alors nécessaire d’acheminer l’or noir d’un bout à l’autre du globe pour satisfaire les besoins.

Par conséquent, du puits à la raffinerie, puis de la raffinerie aux lieux de consommation, divers moyens de transport adaptés peuvent se relayer.

Sur mer : les pétroliers et superpétroliers

Le Glückauf, le premier pétrolier moderne à coque en métal et à cuve en acier, est né en 1884. Auparavant, le pétrole est transporté dans des tonneaux en bois sur des navires en bois. L’association d’un contenu et d’un contenant inflammables était dangereuse.

À l’heure actuelle, environ 8.000 pétroliers sillonnent les océans et les mers pour transporter environ 30 millions de barils par jour.

Un pétrolier, ou tanker en anglais, est un bateau-citerne. En fonction de sa taille, il est aussi appelé superpétrolier ou supertanker. Ces bateaux pèsent entre plus de 200.000 et plus de 300.000 tonnes à vide. Les manœuvrer demande une grande précision. En effet, naviguant à 28 km/h en moyenne, il leur faut jusqu’à 10 km pour s’arrêter et jusqu’à 4 km pour changer de direction.

L’un des plus grands superpétroliers de l’histoire est le Jahre Viking ou Knock Nevis :

  • Près de 460 m de long.
  • Près de 550.000 tonnes à vide.
  • Près de 830.000 tonnes à pleine charge.

Pour des raisons de sécurité, tous ces navires doivent avoir une double coque. L’espace de 2 ou 3 m entre les deux coques permet également au bateau à vide de se remplir d’eau de mer. Il reste ainsi stable pour naviguer.

Les pétroliers transportent le pétrole sur de très longues distances, qu’il s’agisse de pétrole brut ou de pétrole raffiné. D’autres moyens de transport remplacent les navires ou prennent le relais.

Sur terre : les oléoducs, trains et camions

Même si on trouve des oléoducs en mer, ils sont présents sur terre et, plus précisément, sous terre.

Un oléoduc, ou pipeline en anglais, est une canalisation permettant de transporter le pétrole. Le plus imposant atteint jusqu’à 122 cm de diamètre et jusqu’à plus de 1.600 km de long. Il peut ainsi traverser plusieurs pays.

Par exemple, l’oléoduc Trans-Alaska, achevé en 1977, traverse l’État américain sur plus de 1.280 km. Par ailleurs, il est aérien pour deux raisons :

  • La grande partie du sol qu’il survole est constamment gelé.
  • Les caribous peuvent suivre leur trajet migratoire habituel en passant en-dessous.

La construction d’un oléoduc répond à des règles de sécurité pour éviter toute fuite. La tuyauterie en acier est soudée, puis recouverte de matériaux goudronneux pour empêcher la corrosion. Une couche de laine minérale ou de plastique est ajoutée. À l’intérieur de la canalisation, des robots racleurs sont insérés. Emportés par le pétrole, leur mission consiste, via leurs capteurs, à inspecter et à faire des relevés de la surface interne.

En moyenne, l’or noir circule à 7 km/h à l’intérieur des oléoducs grâce à une pression de 70 bars. Des stations de pompage, situées tous les 60 à 100 km, assurent cette circulation.

Là où les canalisations ne passent pas, le rail et la route sont utilisés. En fonction de la typologie géographique ou de la distance, il est plus opportun d’avoir recours au train ou au camion.

Par conséquent, les moyens de transport peuvent se cumuler pour assurer la livraison du bon produit pétrolier au bon endroit.

Sources :

  • Le pétrole : pourquoi est-il si précieux ?, Benoît DELALANDRE, EXPLORADOC, 2009
  • L’enjeu du pétrole, John FARNDON, Les yeux de la découverte, Gallimard, 2007
  • futura-sciences.com