Utilisateurs de fioul, le vrai du faux sur l’avenir de votre chaudière

Ces derniers temps, beaucoup d’informations circulent concernant l’avenir des chaudières au fioul domestique. Projet de décret, prime de transition énergétique, coup de pouce chauffage, interdiction d’installation de nouvelles chaudières… À cause de ces informations souvent contradictoires, les utilisateurs ne savent plus quoi penser. Mais qu’en est-il réellement ? Démêlons le vrai du faux.

Quelques chiffres sur le fioul domestique en France

À ce jour en France, le fioul domestique est la 3ème énergie de chauffage. Il équipe près de 4 millions de logements, dont 3,2 millions de résidences principales. Il concerne particulièrement les familles vivant en maisons individuelles, dans des territoires non desservis par le gaz de ville.

Au niveau national, l’utilisation du fioul domestique assure en moyenne le chauffage de 12 % des foyers. Pour 28 départements, il alimente même près d’un quart des habitations.

Il est principalement utilisé dans les régions où les températures hivernales sont basses, par exemple le Grand Est, les Hauts-de-France ou l’Auvergne-Rhône-Alpes.

Focus sur le projet de décret du Ministère de la Transition Ecologique

En janvier dernier, le Ministère de la Transition Ecologique a soumis à consultation publique un projet de décret relatif à l’interdiction d’installer des systèmes de chauffage consommant principalement des combustibles à haut niveau d’émissions de gaz à effet de serre. Ce texte concerne les bâtiments à usage d’habitation ainsi que professionnel.

Ce projet de décret propose d’interdire l’installation des systèmes de chauffage utilisant principalement des combustibles très fortement émetteurs en gaz à effet de serre, tels que les installations au fioul et au charbon. De ce fait, un seuil de 250 g CO2eq/kWh PCI a été fixé, au-delà duquel les équipements ne devront plus être installés.

Ainsi, les ménages auront la possibilité d’utiliser et d’installer des équipements alimentés avec un biocombustible liquide présentant un niveau d’émissions inférieur à ce seuil.

L’entrée en vigueur de cette mesure est prévue au 1er juillet 2021 pour les bâtiments neufs et au 1er janvier 2022 pour les bâtiments existants. À noter qu’il s’applique aussi aux Outre-mer (hors St Pierre-et-Miquelon).

Le projet de décret précise bien que la réparation des équipements existants demeure possible.

Du fioul au Biofioul, une énergie renouvelable issue des territoires

La filière française des Combustibles, Carburants & Chauffage travaille depuis plusieurs années au développement d’un nouveau bicombustible liquide de chauffage : le Biofioul. Ce produit est une énergie liquide nouvelle mixte intégrant une part de biocombustible.

Il est ainsi composé d’une part d’énergie renouvelable issue du colza ou encore d’autres qualités de biocombustible.

Le Biofioul pourrait être commercialisé dès 2022 et son utilisation serait obligatoire pour les chaudières neuves. Si le brûleur est compatible, il pourrait également être employé pour les chaudières existantes.

Ce qu’il faut retenir sur l’avenir des chaudières à fioul :

– Il n’y aura pas d’interdiction du chauffage au fioul en 2022.
– La réparation et l’entretien des chaudières existantes continuent à être autorisés.
– Ce qui va changer en 2022, c’est l’interdiction d’installer des chaudières neuves émettant plus de 250 g CO2eq/kWh.  

Sources :