
Face à une demande énergétique toujours élevée, l’Union européenne reste fortement dépendante des importations de pétrole. Historiquement dominé par la Russie, l’approvisionnement a été bouleversé par la guerre en Ukraine et les sanctions qui ont suivi. Désormais, les États-Unis, la Norvège et le Kazakhstan se sont imposés parmi les principaux fournisseurs, tandis que d’autres pays comme l’Arabie saoudite et la Libye continuent de jouer un rôle clé. Cette redistribution des flux répond à plusieurs enjeux : sécuriser l’approvisionnement énergétique et accompagner la transition vers des sources d’énergie plus durables, tout en faisant face aux défis géopolitiques et logistiques.
Les principaux fournisseurs de pétrole de l’Union européenne
L’UE dépend fortement des importations de pétrole pour répondre à ses besoins énergétiques. Avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, cette dernière était le principal fournisseur de pétrole de l’UE, représentant plus d’un quart des importations. La Norvège et le Kazakhstan suivaient, avec chacun 8,7 % des importations. D’autres pays, comme la Libye ou les États-Unis, jouaient également un rôle important. Ces fournisseurs historiques ont longtemps structuré les flux d’approvisionnement, mais les dynamiques géopolitiques récentes ont profondément modifié cette distribution.
Suite aux sanctions imposées à la Russie, les importations de pétrole russe par l’UE ont chuté de manière significative. Les États-Unis sont ainsi devenus le premier fournisseur de pétrole de l’UE, avec 17,1 % des importations*. La Norvège et le Kazakhstan ont également vu leur part augmenter, atteignant respectivement 13,6 % et 10,9 %. Enfin, le Nigeria, la Libye et l’Arabie Saoudite restent des acteurs clés, avec respectivement 7,9 %, 7,2 % et 6,8 %. Cette redistribution reflète concrètement les efforts de l’UE pour réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.
La guerre en Ukraine et les sanctions qui en ont découlé ont profondément bouleversé la politique énergétique de l’Union européenne et accéléré la diversification des sources d’approvisionnement. En effet, les pays membres ont cherché à sécuriser leurs besoins énergétiques tout en multipliant et diversifiant leurs partenaires. Les États membres privilégient désormais des sources plus stables politiquement et géographiquement, contribuant à une plus grande résilience énergétique face aux crises internationales.
* Au 1er trimestre 2024
Les enjeux stratégiques liés à l’approvisionnement en pétrole
La sécurité énergétique est le premier enjeu pour l’Union européenne, qui dépend à plus de 55 % des importations pour couvrir ses besoins. La guerre en Ukraine et les sanctions qui en ont découlé ont profondément bouleversé la politique énergétique et accéléré la diversification des sources d’approvisionnement. Cette décision vise à réduire la dépendance vis-à-vis d’un seul fournisseur et à sécuriser les approvisionnements. Cependant, cette stratégie expose également l’UE à de nouveaux risques géopolitiques et logistiques.
L’environnement et la transition énergétique sont le deuxième enjeu et ils sont de taille pour l’UE. Il s’agit de concilier ses besoins immédiats en pétrole avec ses objectifs climatiques à long terme. En effet, même si les énergies renouvelables sont de plus en plus utilisées, le pétrole représente encore 37 % de la consommation énergétique. Dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe, l’UE s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030 et à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Pour y parvenir, elle mise sur le développement des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique.
Enfin, les défis logistiques et politiques sont le troisième enjeu majeur. En effet, la diversification des sources d’approvisionnement en pétrole implique des coûts supplémentaires liés au transport et à la transformation du pétrole. Par ailleurs, l’UE doit veiller à ne pas remplacer une dépendance par une autre. Pour renforcer sa résilience, l’UE a mis en place des mécanismes de solidarité entre les États membres, comme le plan REPowerEU. Il vise à réduire la dépendance aux hydrocarbures russes et à accélérer la transition énergétique.
Sources :