Suite à la crise sanitaire liée au Covid-19, les pays producteurs de pétrole diminuent leur production pour soutenir le marché avec un succès relatif. Pour autant, la situation mondiale pousse à la méfiance.
Les stocks de pétrole brut américains varient constamment
Afin de soutenir le marché, les stocks de pétrole américains poursuivent leur croissance entamée en avril, mais diminuent lorsque la consommation repart :
- +4,6 millions de barils (mb), soit 532,2 mb au total
- -0,7 mb, soit 531,5 mb
- -4,9 mb, soit 526,5 mb
- +7,9 mb, soit 534,4 mb
Dans le même temps, les réserves d’essence diminuent, tandis que les stocks de produits distillés augmentent.
Les producteurs de pétrole dépassent les attentes
Face à la chute du cours du pétrole ces dernières semaines, les pays membres de l’Opep+ (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires), associés aux autres producteurs, se sont mis d’accord sur une baisse du nombre de barils produits de 20 millions de barils par jour (mbj) en mai et juin 2020.
Pour encourager les autres producteurs, l’Arabie Saoudite décide de renforcer son engagement avec 1 mbj supplémentaires en moins pour atteindre 7,5 mbj. Avec 1,2 mbj en sus en juin, le Koweit et les Émirats arabes unis suivent Ryad. L’effort consenti par les membres de l’Opep+, qui seraient prêts à prolonger de deux mois les coupes de production, monte alors à près de 11 mbj.
Les producteurs de pétrole refusent en effet d’inonder le marché avec des barils supplémentaires. Par conséquent, les producteurs norvégiens, canadiens et de nombreux producteurs américains réduisent également leur production.
Aux États-Unis toujours et aussi en raison de mesures de confinement, le nombre de puits en activité, qui était de 885 fin 2019, chute à 292. Avec 4 mbj en moins au mois de juin, la réduction dépasse donc les prédictions. D’ici à la fin de l’année, les producteurs américains seront les plus importants contributeurs à la baisse.
Selon la Russie, qui contribue à l’effort relatif à la diminution du nombre de barils, le marché, modestement en hausse, pourrait être en équilibre à partir du mois de juin ou du mois de juillet.
De son côté, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) envisage une potentielle chute de la production d’or noir de 12 mbj en mai pour atteindre 88 mbj, soit le nombre de barils le plus bas depuis 9 ans. En outre, l’AIE estime que la demande devrait baisser drastiquement en 2020 avec une baisse de 8,6 mbj, soit 91,2 mbj sur l’année.
Le contexte mondial invite à rester prudent
Alors que la situation était alarmante le mois précédent, des signes semblent positifs.
En effet, plusieurs pays déconfinant leur population, la consommation de pétrole pourrait repartir.
Pour autant, les tensions entre Washington et Pékin croissent au sujet de l’origine du Covid-19, et de la situation géopolitique taiwanaise et hong-kongaise. De plus, le gouvernement chinois se dit incertain quant à ses objectifs de croissance économique. Ces circonstances inquiètent le marché pétrolier.
Dans tous les cas, la prudence reste de mise : sans remède au Covid-19, une deuxième vague mondiale d’infections reste possible.
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