Le cours du Brent au 5 mai 2020 : 23,66 euros

Suite à la crise de covid-19 et à la guerre des prix lancée par l’Arabie Saoudite, le cours du Brent est très fragilisé. Malgré l’accord trouvé entre les pays producteurs de pétrole pour soutenir le marché, il reste insuffisant vu la situation.

Les stocks de brut américains s’envolent

Le cours sur le marché pétrolier américain, nommé West Texas Intermediate (WTI), connaît une chute historique courant avril 2020. En effet, il passe sous la barre du zéro pour atteindre -34.48 euros. Pour les experts, ce prix négatif pourrait tomber à près de -100 euros en mai 2020.

Afin de soutenir le marché, les stocks de pétrole américains croissent fortement en avril :

  • +13,8 millions de barils (mb), soit 469,2 mb au total
  • +15,2 mb, soit 484,4 mb
  • +19,2 mb, soit 503,6 mb
  • +15 mb, soit 518,6 mb
  • +9 mb, soit 527,6 mb

En parallèle, les stocks d’essence et de produits distillés augmentent.

Les producteurs de pétrole concluent un accord modeste

Malgré l’effondrement des cours de plus de 65% depuis début 2020, les pays membres de l’Opep+ (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires) ne parviennent pas à se mettre d’accord sur des mesures pour soutenir le marché. Cela provoque une guerre des prix menée par l’Arabie Saoudite, qui pénalise d’autant plus le cours fragilisé par la crise du covid-19.

Vladimir Poutine, associé à Donald Trump, reprend les échanges avec le pouvoir saoudien pour décider d’une diminution du nombre de barils disponibles. Alors que la demande mondiale chute de 20% depuis le début de la crise sanitaire, une première annonce fait état d’une baisse quotidienne de 10 mb, soit 10% de la demande pré-coronavirus.

L’Arabie Saoudite souhaite élargir la réflexion et les efforts à tous les pays producteurs de pétrole, au-delà de seuls membres de l’Opep+. Une première négociation permet d’atteindre une baisse de 10 mb par jour à partir de mai 2020 et pour une durée de deux mois. Puis la production serait amputée de 8 mb jusqu’en décembre 2020 et de 6 mb jusqu’en avril 2022. Finalement et avec les pays du G20, un accord est trouvé à près de 20 mb par jour en mai et juin 2020. L’Opep+ assumerait 14,5 mb, tandis que les États-Unis, le Brésil et le Canada contribueraient à hauteur de 3,7 mb.

Néanmoins, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que l’accord est insuffisant pour maintenir le cours. En effet, la demande mondiale d’or noir diminuant entre 30 et 35% (25 à 30 mb quotidiens), les décisions prises ne seraient pas à la hauteur de la perte.

La situation reste alarmante

Avec 12 mb par jour sur le premier semestre 2020, les capacités de stockage mondial du pétrole arrivent à saturation. Chaque semaine, le nombre de barils stockés correspond à la consommation de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, de l’Espagne et du Royaume-Uni réunis.

Pour tenter de revenir à l’équilibre, la Chine, l’Inde, la Corée du Sud et les États-Unis décident d’offrir leurs réserves stratégiques au secteur industriel. Dans le même temps, ces pays souhaitent augmenter leurs stocks, ce qui représenterait jusqu’à 2 mb au quotidien.

Par ailleurs, l’industrie de pétrole de schiste aux États-Unis et au Canada est menacée considérant son prix de revient élevé. Donald Trump annonce vouloir soutenir l’industrie pétrolière américaine, qui connaît une perte de 51.000 emplois en mars 2020.

Source :

  • www.boursier.com