Le cours du Brent au 1er avril 2020 : 22,82 euros 1

Avec une chute de près de 60% depuis le début de l’année, le cours du Brent est au plus bas depuis 2003. Il subit l’effondrement de la demande mondiale de pétrole en raison du covid-19, et la fin de l’accord Opep+ et donc du soutien des prix.

Le covid-19 provoque la chute de la demande mondiale

Les mesures de confinement prises dans plusieurs pays et les restrictions de voyage provoquent une chute de la consommation du pétrole. En effet, l’Agence internationale de l’énergie évalue que, avec plus de trois milliards de personnes confinées, la demande mondiale de pétrole pourrait diminuer de 20% cette année.

Par ailleurs, des économistes estiment que l’économie mondiale entrerait en récession, puisque les États-Unis, la Chine et des pays européens connaîtront une contraction de leur produit intérieur brut pendant un à deux trimestres. Le nombre de chômeurs américains passe de 200.000 à plus de 3 millions en une semaine, tandis que la production industrielle chinoise chute de 13,5% les deux premiers mois de l’année.

Les stocks de brut américains augmentent

Les stocks de pétrole américains poursuivent leur croissance entamée en février 2020 :

  • +7,7 millions de barils
  • +2 millions de barils
  • +1,6 million de barils, soit un total de 455,4 millions de barils

Dans le même temps, les stocks d’essence et de produits distillés décroissent.

Concernant ses réserves stratégiques d’or noir, le gouvernement américain envisage de les augmenter en raison de la pandémie de covid-19. Les États-Unis étant le premier producteur mondial notamment grâce au pétrole de schiste, Donald Trump souhaite soutenir les exploitants américains. Vu le cours actuel, l’activité de ces derniers n’est plus rentable. Par conséquent, les réserves stratégiques devraient grossir de 30 millions de barils d’ici à la fin juin.

Au sein de l’Opep+, l’entente est finie

L’Opep+ regroupe les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dominée par l’Arabie Saoudite, et leurs alliés, dont la Russie. Depuis plusieurs semaines, les partenaires tentent de trouver un accord pour soutenir le marché en cette période de covid-19. Pour maintenir les prix de l’or noir, l’Opep propose d’assumer les deux tiers de l’effort, soit 1 million de barils en moins par jour jusqu’à fin 2020, et demande à ses alliés de prendre à leur charge une baisse d’un demi-million de barils. Ces 1,5 million de barils se seraient ajoutés aux 2,1 millions déjà retirés du marché depuis le début de l’année. Avec 3,6 millions de barils au total, cette restriction aurait représenté 4% de la demande mondiale.

Face au refus de la Russie, l’accord n’est pas conclu et met fin à 4 années de coopération au sein de l’Opep+. Sans aucune décision régulatrice, le marché est alors soumis à la loi de l’offre et de la demande. Premier exportateur mondial, l’Arabie Saoudite, suivie par les Émirats arabes unis, augmente sa production et baisse ses prix pour s’imposer sur le marché. Le producteur saoudien Aramco envisage de fournir 12,3 millions de barils par jour dans les mois qui viennent, tandis que les capacités mondiales de stockage de pétrole brut arrivent à saturation.

Aux États-Unis et en Russie, les producteurs sont donc sérieusement impactés. L’État du Texas essaye de conclure un accord avec l’Opep sans succès, alors que les présidents américain et russe envisageraient une collaboration.

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