L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) a récemment publié son rapport annuel sur les perspectives des marchés pétroliers jusqu’en 2030. Ce rapport offre une analyse approfondie des dynamiques de l’offre et de la demande de pétrole à moyen terme à l’échelle mondiale. Les prévisions de l’AIE indiquent d’une part une augmentation significative de la capacité mondiale d’approvisionnement en pétrole. Et d’autre part, une demande mondiale de pétrole qui devrait ralentir et se stabiliser d’ici la fin de la décennie. Ces nouvelles perspectives placent les marchés pétroliers mondiaux sur la voie d’un excédent majeur. De plus, elles portent la capacité de réserve à des niveaux jamais atteints, en dehors de la crise du Covid.
Les analyses et prévisions de l’AIE sur les marchés pétroliers jusqu’en 2030
Au mois de juin, l’AIE a publié son rapport annuel sur les analyses et les prévisions du pétrole jusqu’en 2030. Ce rapport fournit une analyse et des prévisions détaillées des fondamentaux de la demande de pétrole pour l’ensemble des combustibles, des secteurs et des régions. Les résultats fournissent des indications sur les capacités de production inutilisées, l’offre de produits et les flux commerciaux. Au fur et à mesure que la transition énergétique s’accélère, une multitude de nouveaux défis stimulent l’activité du marché pétrolier.
Concernant l’offre de pétrole, l’AIE souligne une augmentation significative de la capacité mondiale jusqu’en 2030. L’offre devrait ainsi dépasser la demande prévue à partir de 2025. Selon le rapport, la capacité d’approvisionnement devrait atteindre près de 114 millions de barils par jour. Cette hausse serait principalement due à la montée en puissance des liquides de gaz naturel (LGN) et des condensats. Les producteurs non membres de l’Opep+, notamment les États-Unis, le Brésil, la Guyane, le Canada et l’Argentine, contribueront à cette augmentation. L’Arabie saoudite, bien que suspendant son projet d’augmentation de la capacité de production de pétrole brut, se concentre désormais sur l’expansion des LGN et des condensats. Cette expansion de l’approvisionnement pourrait engendrer un excédent de capacité mondiale de production. Elle pourrait également exercer une pression à la baisse sur les prix du pétrole. Enfin, elle pourrait obliger les pays producteurs à adapter leurs stratégies de gestion du marché.
Concernant la demande de pétrole, le rapport prévoit une stabilisation autour de 106 millions de barils par jour d’ici la fin de la décennie, principalement en raison de la transition vers des technologies énergétiques propres. La croissance de la demande sera dominée par les économies émergentes d’Asie, en particulier la Chine et l’Inde. En revanche, la demande dans les économies avancées continuera de diminuer sur plusieurs dizaines d’années. L’utilisation accrue de carburéacteurs et de matières premières pétrochimiques, comme le naphta et le GPL, soutiendra par ailleurs la demande. Toutefois, l’essor des véhicules électriques, l’amélioration continue de l’efficacité des véhicules et le remplacement du pétrole par des énergies renouvelables ou du gaz dans le secteur de l’électricité réduiront considérablement l’utilisation du pétrole dans les transports routiers et la production d’électricité.
A propos de l’AIE
L’Agence Internationale de l’Energie (AIE), ou International Energy Agency en anglais (IEA), est une organisation intergouvernementale indépendante. Fondée en 1974, elle est rattachée à l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE). Elle représente la principale autorité mondiale en matière d’énergie.
Son objectif est de construire un avenir énergétique sûr, durable et accessible pour tous, tout en atteignant les objectifs de lutte contre le changement climatique de l’Accord de Paris de 2015. Dans cette optique, elle fournit notamment des analyses, des données et des recommandations politiques. Elle guide ainsi les décisions des gouvernements et des industries sur les questions énergétiques mondiales.
Aujourd’hui, l’AIE est composée de 31 pays membres, 13 pays associés et 5 pays en voie d’adhésion. Ses membres sont principalement des pays importateurs de pétrole. La France adhère à cette organisation depuis 1992, soit 18 ans après sa création.
Sources :