Le cours du Brent dépasse à nouveau les 35 euros. Une telle hausse n’a pas été constatée depuis près de 3 mois. Les États-Unis et les pays membres de l’Opep+ soutiennent toujours le marché pétrolier. La situation économique est encourageante, même si une deuxième vague de contaminations par le covid-19 est attendue.
Les stocks de pétrole brut américain repartent à la hausse
En raison du covid-19, les stocks de pétrole brut aux États-Unis, premier pays producteur et consommateur d’or noir, atteignent des chiffres historiques.
Après une diminution début juin, les stocks de pétrole américains reprennent leur croissance entamée depuis le début de la crise sanitaire :
- -2,1 millions de barils (mb), soit 532,3 mb au total
- +5,7 mb, soit 538,1 mb
- +1,2 mb, soit 539,3 mb
- +1,4 mb, soit 540,7 mb
En parallèle, les réserves d’essence et de produits distillés augmentent ou baissent d’une semaine à l’autre.
L’Opep+ continue de soutenir le marché
Pour contribuer au maintien du marché de l’or noir, les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires se sont engagés, en mai et juin, à diminuer leur production de 9,7 millions de barils par jour (mbj), ce qui représente environ 10% de l’offre mondiale. L’Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis vont plus loin avec une réduction supplémentaire de 1,2 mbj au mois de juin. Par conséquent, l’Opep+ fait un effort de près de 11 mbj. Dans le même temps, le Nigéria et l’Irak ne respectent pas l’accord. Ils doivent alors faire face aux pressions russe et saoudienne.
Afin de continuer à soutenir le cours du Brent, les coupes de production, qui devaient cesser fin juin, se prolongeront jusqu’à fin juillet, malgré les réticences de la Russie. L’accord prévoit également de réduire la production de 7,7 mbj à partir du mois d’août et jusqu’en décembre 2020. Au-delà, la réduction sera de 5,8 mbj de janvier 2021 jusqu’à la fin de l’accord en avril 2022. D’ores-et-déjà, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït arrêtent les coupes volontaires pour revenir à un strict respect de l’accord.
L’Opep+ estime que l’économie mondiale devrait reprendre progressivement, mais cette reprise ne pourra pas compenser le premier semestre de l’année. Selon ses prévisions, la consommation de pétrole devrait baisser de 9,1 mbj en 2020, soit une perte de 9%. Ce chiffre s’explique par le quasi arrêt du transport aérien, la chute des transports automobiles et la diminution de la demande en combustibles industriels.
Des signes encourageants en attendant la deuxième vague
Les signes d’une reprise économique et pétrolière sont là, notamment grâce aux mesures de déconfinement décidées en Chine, aux États-Unis et en Europe. En effet, la consommation mondiale devrait se ressaisir avec un peu moins de 92 mbj cette année, alors qu’elle était de 100,2 mbj en 2019.
Aux États-Unis, 7,7 millions d’emplois devaient disparaître selon les prévisions. Dans les faits, 2,51 millions d’emplois sont créés. Le taux de chômage devait atteindre 19,8%, mais est finalement de 13,3%.
Cependant, le nombre de plateformes pétrolières américaines en activité est au plus bas depuis 11 ans. Fin 2019, 885 plateformes pompaient. À l’heure actuelle et suite à une nouvelle baisse de 16 unités, 206 plateformes fonctionnent.
En outre, deux entreprises américaines sont victimes de la crise. Chesapeake Energy, spécialisée dans le pétrole de schiste, dépose le bilan et Exxon Mobil s’apprête à licencier des milliers d’employés.
Alors que le convid-19 a causé 500 000 décès et plus de 10 millions de cas dans le monde, que le nombre d’infections continue de croître aux États-Unis, au Brésil et en Inde, la crainte d’une deuxième vague de contaminations est réelle.
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