Durant le mois de décembre 2019, des éléments sont réunis pour susciter une hausse du cours du pétrole : la baisse des stocks de brut américains, la conclusion d’un accord commercial sino-américain, l’introduction en bourse du pétrolier Saudi Aramco, la limitation de production conclue par l’Opep et, le 3 janvier 2020, l’assassinat du général Qassem Soleimani.
Des stocks de brut en baisse aux États-Unis
Contrairement au mois précédent et à l’exception de la semaine du 6 décembre avec une hausse de 0,8 millions de barils, les stocks de pétrole brut américains ne cessent de diminuer :
- -4,9 millions de barils
- -1,1 million de barils
- -5,467 millions de barils
Pour autant, les stocks d’essence et de produits distillés continuent d’augmenter.
En parallèle, le nombre de puits américains en activité baisse la semaine du 20 décembre. 8 puits ne forent plus contre 677 toujours en fonctionnement.
La conclusion d’un accord commercial entre les États-Unis et la Chine
Le 13 décembre, un accord commercial sino-américain de phase 1 est conclu.
Depuis 18 mois, les taxes douanières entre les deux pays escaladaient et Donald Trump prévoyait une nouvelle hausse de 10% sur 160 milliards de dollars de marchandises chinoises.
Les droits de 15% appliqués en septembre sur 120 milliards de dollars de produits chinois importés sont divisés par deux. Cependant, les taxes de 25% instaurées sur 250 milliards de dollars d’autres produits chinois ne sont pas supprimées.
De son côté, le gouvernement chinois définit la liste de produits américains dispensés de taxes d’importation. Il s’agit, entre autres, de produits chimiques, comme les lubrifiants et les matières plastiques. En outre et dans un souci d’équilibre des échanges, la Chine s’engagerait à acheter, d’ici à deux ans, au moins 200 milliards de dollars de produits agricoles, manufacturés et énergétiques américains.
Enfin, l’accord inclurait une protection renforcée des brevets, des marques et des copyrights.
Le géant pétrolier saoudien Saudi Aramco introduit en bourse
Saudi Aramco, qui produit 10% du pétrole mondial et génère un bénéfice net de 111 milliards de dollars en 2018, est entré en bourse.
Le prix d’introduction de l’action est fixé à 32 riyals, soit 8,53 dollars. Avec un tel coût, 25,6 milliards de dollars reviennent à l’Arabie Saoudite, ce qui est un record mondial en la matière.
Seulement 1,5% du capital pétrolier d’état est, pour l’instant, proposé à l’achat.
L’Opep continue de limiter temporairement sa production
Le 6 décembre, les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés, dont la Russie, se mettent d’accord pour réduire leur production quotidienne de 500.000 barils supplémentaires. Au total, la limitation de production atteint 1,7 millions de barils par jour. Les 24 pays concernés représentent environ la moitié de la production mondiale. L’Arabie Saoudite, qui ne souhaitait plus compenser les hausses de production des autres pays, fait un effort de 167.000 barils par jour. Quant à la Russie, elle joue le jeu à hauteur de 70.000 barils par jour en sus.
Cependant, tous les membres ne sont pas d’accord sur la durée de cette baisse de production : jusqu’en mars 2020, date initialement prévue, jusqu’en juin 2020 ou jusqu’à la fin de l’année ? Le pouvoir russe, pour sa part, annonce déjà que ces limitation de production, qui sont mises en place depuis novembre 2016 pour soutenir le marché, devraient cesser.
Les membres de l’Opep se retrouveront le 6 mars 2020 pour trancher.
L’assassinat du général iranien Qassem Soleimani
L’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, décidé par Donald Trump, est une provocation pour l’Iran et l’Irak.
Par conséquent, le gouvernement iranien se prononce pour la sortie de l’accord de dénucléarisation de 2015, tandis que le parlement irakien vote la fin de la présence de troupes américaines sur son territoire.
Le président américain promet alors des représailles et des sanctions, si les deux puissances s’entêtent. Les alliés des États-Unis dans la région, notamment l’Arabie Saoudite, pourraient également être menacés.
Après l’attaque de drones contre les installations saoudiennes imputée aux Iraniens, de telles tensions et escalades pourraient lourdement perturber le marché pétrolier mondial.
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