En France, le prix des carburants résulte d’une mécanique complexe influencée par de multiples facteurs. Comprendre comment il fonctionne permet de mieux appréhender les variations observées à la pompe. Du coût du pétrole brut sur les marchés internationaux aux processus de production et de distribution, en passant par les taxes spécifiques, chaque composante joue un rôle clé. Cet article explore en détail ces éléments pour expliquer pourquoi le prix final des carburants peut fluctuer et quels sont les principaux leviers qui influencent son évolution.
Le coût du pétrole brut
Le coût du pétrole brut constitue la première composante du prix des carburants. Son prix est fixé sur les marchés internationaux par des bruts de référence : le Brent en Europe, le WTI aux États-Unis et le Dubaï au Moyen-Orient. Le prix s’exprime en dollars par baril et varie quotidiennement, notamment selon l’évolution de l’offre et de la demande mondiales. Le cours du Brent est très suivi par les gouvernements, les entreprises et les investisseurs, en raison de son impact potentiel sur l’économie mondiale.
Le prix du pétrole brut est en effet sujet à des fluctuations influencées par différents facteurs. Une baisse de production, l’augmentation de la demande, des restrictions de l’Opep+, des tensions géopolitiques ou des sanctions internationales peuvent faire grimper les prix. A l’inverse, une baisse de la demande, une augmentation de l’offre ou une augmentation de la production de l’Opep+ peuvent influencer les prix du pétrole à la baisse. De plus, la cotation du pétrole en dollars expose le prix à des variations liées au taux de change.
Les coûts de production et de distribution
La deuxième composante du prix des carburants est constituée par les coûts de production et de distribution. Le coût de production du carburant est étroitement lié aux processus d’extraction, de raffinage et de transport du pétrole brut. Ces coûts varient en fonction de la qualité du pétrole brut, de la complexité des gisements et de leur accessibilité. À cela s’ajoutent les taxes des États producteurs, qui représentent entre 30 % et 90 % de la rente minière. Enfin, les fluctuations du marché influencent les marges des compagnies pétrolières, elles-mêmes répercutées sur le prix final.
Une fois le pétrole brut transformé en carburant dans les raffineries, les coûts de distribution entrent en jeu. Ils incluent le stockage, le transport et la logistique nécessaires pour acheminer le carburant jusqu’aux stations-service. Le transport s’effectue par voie terrestre (oléoducs, trains, camions) et/ou maritime (pétroliers, superpétroliers). Les frais de fonctionnement des stations-service, tels que les infrastructures, le personnel ou encore les marges des distributeurs, sont également intégrés dans le prix final à la pompe.
Le prix du carburant en sortie de raffinerie représente 33,9 % du prix, soit 27€12 pour un plein de gazole à 80 €.
Le coût de distribution compte pour 10,3 % du prix, soit 8€24 pour un plein de gazole à 80 €.
Les taxes spécifiques
Enfin, les taxes sont le dernier élément composant le prix final des carburants à la pompe. En France, la première taxe qui s’applique est l’accise sur les produits énergétiques, qui remplace la TICPE depuis 2022. Fixée par l’État, elle concerne chaque litre de carburant vendu, indépendamment des fluctuations du prix du pétrole brut. Son montant est fixe et varie selon le type de carburant, favorisant les alternatives jugées plus durables. Les recettes de l’accise représentent une source importante de financement pour le budget de l’État. Elles sont ensuite redistribuées en partie aux régions et aux collectivités territoriales.
La seconde taxe soumise aux carburants est la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). Contrairement à l’accise, la TVA est proportionnelle au prix total du produit. Cela signifie que toute augmentation du coût du pétrole brut ou des taxes spécifiques se répercute directement sur le montant de la TVA. En France métropolitaine, on applique le taux standard de 20 % sur les carburants. Cette taxe joue un rôle clé dans les recettes fiscales, tout en accentuant l’effet des variations des cours du pétrole ou des autres coûts sur le prix final à la pompe.
Les taxes représentent environ 55,8 % du prix, soit 44€64 pour un plein de gazole à 80 €.
Sources :