Le cours du Brent au 7 avril 2021 : 53,02 euros

Le cours du Brent croît au mois de mars pour atteindre 53,02 euros, après une forte hausse des stocks de pétrole aux États-Unis. Les pays membres de l’Opep+ maintiennent les coupes de production de pétrole, tandis que le contexte international envoie des signes plutôt négatifs, un peu plus d’un an après le début de la crise du coronavirus.


Les stocks de pétrole brut américain en forte hausse

Les stocks de pétrole américain ont bondi en début de mois puis ont continué à augmenter :

  • + 21,6 million de barils (mb), soit 484,6 mb au total
  • + 13,8 mb, soit 498,4 mb
  • + 2,4 mb, soit 500,8 mb
  • + 1,9 mb, soit 502,7 mb

Les réserves d’essence ont chuté les deux premières semaines de mars puis augmenté les deux dernières. A l’inverse, les stocks de produits distillés ont diminué les deux premières semaines puis crû.

L’opep+ maintient ses coupes de production

Au début du mois de mars, les 23 membres de l’Opep+ ont tenu leur réunion mensuelle pour statuer sur leur niveau de production à partir du mois d’avril. À la surprise générale et en raison des incertitudes pesant sur le rythme de la reprise économique mondiale, ils ont décidé de maintenir l’essentiel de ses coupes de production au-delà du 1er avril.

Finalement, l’Arabie saoudite a opté pour le statu quo pour le mois d’avril et prolonge ainsi ses coupes unilatérales de 1 million de barils par jour appliquées en février et mars. La Russie, qui souhaitait une hausse de la production, est autorisée en avril à pomper 130 000 barils par jour supplémentaires. De son côté, le Kazakhstan aura le droit à 20 000 barils par jour de plus. Concrètement, ces deux pays ont besoin de répondre à leur demande intérieure.

Au final, l’Opep+ continuera de produire environ 8 million de barils par jour de moins qu’avant la pandémie de coronavirus. Les pays membres contribuent ainsi à soutenir les cours dans un contexte où la demande redémarre progressivement grâce aux campagnes de vaccination.

Début avril, les pays producteurs de l’Opep+ se réuniront à nouveau et décideront s’ils vont augmenter leur production ou poursuivre leur politique de restriction actuelle pour le mois de mai. La majorité des analystes s’attendent à un nouveau statu quo ou à des hausses très limitées et ciblées pour certains pays.


Contexte international : des signes plutôt négatifs

Aux États-Unis,  l’adoption du plan de relance de Joe Biden par la chambre des représentants américaine soutient les cours du brut.

Cependant, les cours sont freinés par la forte augmentation des stocks américains. Cette hausse s’explique notamment à cause des intempéries qui ont provoqué des coupures d’électricité dans de nombreux états et perturbé la production pétrolière au Texas.

Les cours sont également ralentis par l’accès de fermeté du dollar, qui a gagné plus de 2 % depuis le début de l’année 2021, face à un panier de devises de référence.

Concernant le coronavirus, malgré l’espoir d’une reprise économique grâce aux campagnes de vaccination, la situation sanitaire se dégrade en Europe. La 3ème vague entraîne de nouvelles mesures de restriction et la campagne de vaccination prend du retard. L’Italie est entrée dans son 4ème confinement, l’Allemagne impose un confinement de 5 jours pour le long week-end de Pâques et la France reconfine ses habitants pour un mois. En dehors de l’Europe, les inquiétudes émergent en Inde et au Brésil avec l’augmentation des cas de Covid-19.

Les cours de l’or noir sont remontés à la fin du mois de mars à la suite du blocage du canal de Suez par un porte-conteneurs. Le navire, qui s’est mis en travers du canal, a bloqué le trafic pendant près d’une semaine. Or, cette route commerciale maritime est parmi les plus fréquentées au monde, notamment par les pétroliers. Selon les estimations de la société Braemar, environ 2 millions de barils par jour de brut et de produits pétroliers ont en moyenne transité par le canal au cours des 12 derniers mois.

Pour l’Agence Internationale de l’Énergie, la demande mondiale de pétrole ne retrouvera pas les niveaux d’avant le virus, soit environ 100 millions de barils par jour, avant 2023.

Source : www.boursier.com