L’Algérie fait face à une double crise : sanitaire et pétrolière

Fortement touchée par le covid-19, l’Algérie doit gérer la crise sanitaire, mais également une crise pétrolière et économique. Très dépendant du pétrole, le pays doit prendre des mesures pour faire face.

L’Algérie face au covid-19

Avec près de 11 000 contaminations et 760 décès, l’Algérie est l’un des pays d’Afrique les plus touchés par le covid-19.

Par conséquent, un confinement partiel à domicile est maintenu dans 29 préfectures sur 48, sans annonce de date de fin pour l’instant. Dans le même temps, le couvre-feu est allégé.

Certains secteurs économiques et commerciaux ont repris leur activité, mais les cafés et restaurants restent fermés à Alger et à Oran. De même, les écoles, les universités, les mosquées et les salles des fêtes sont toujours closes. Les rassemblements et les transports entre les différentes provinces restent interdits.

Quant au port du masque, il est obligatoire sous peine d’amende.

Un pays très dépendant du pétrole

En Algérie, plus de 95% des exportations sont réalisées grâce aux hydrocarbures. Ces recettes financent 60% du budget du pays, notamment le carburant, l’eau, la santé, les logements et les produits de base.

Alors que les transports aériens et terrestres dans le monde ont été quasiment à l’arrêt et reprennent en douceur, ces conséquences de la crise sanitaire menacent l’économie algérienne.

En février 2020, les recettes liées aux exportations d’or noir ont chuté d’un milliard de dollars. Hors crise, l’Algérie produit 1,1 millions de barils par jour. Fin avril 2020, le baril Saharan Blend, nom du pétrole algérien, s’échangeait à 11,72 dollars. À ce prix, il est vendu à perte et ne couvre plus les charges de production. Le groupe pétrolier national Sonatrach est donc obligé de réduire de moitié, soit 7 milliards de dollars, ses charges d’exploitation et ses dépenses d’investissement.

Avec une récession économique, la crainte est maintenant le chômage de masse.

Les mesures prises par le pouvoir algérien

Dans sa loi de finances 2020, le gouvernement d’Alger prévoyait une croissance d’environ 1,8% grâce à un baril de pétrole brut à 50 dollars. Or, le baril vaut moins de la moitié fin mars en raison de la crise sanitaire.

Conscients de la vulnérabilité économique du pays, les dirigeants algériens rassurent sur la situation :

  • La capacité de production électrique est supérieure de 30% à la demande
  • Plus de 92% de la population a accès à l’électricité, à l’eau, au gaz et à la téléphonie mobile
  • Les barrages sont pleins et les stations de dessalement fonctionnent à plus de 80%
  • Les stocks de produits raffinés permettent de tenir 5 années
  • La production agricole répond à 70% des besoins

Par ailleurs, le pouvoir prend des mesures immédiates pour soutenir l’économie :

  • Une baisse de 30% du budget de fonctionnement de l’État, sans diminuer le salaire des fonctionnaires
  • Une forte diminution des importations en passant de 41 à 31 milliards de dollars

Au-delà de ces décisions, des réformes nécessaires seraient à venir :

  • Diversifier l’économie
  • Réduire la part du pétrole dans le produit intérieur brut
  • S’engager dans la transition énergétique
  • Développer l’attractivité du pays

Sources :