Début janvier 2020, le cours de pétrole est instable principalement pour des raisons géopolitiques. Puis le coronavirus provoque la chute du Brent.
Les stocks de brut américains jouent au yo-yo
Alors que les stocks de pétrole américains diminuent en décembre 2019, ils sont instables d’une semaine à l’autre en janvier 2020 :
- +1,2 million de barils
- -2,5 millions de barils
- -0,4 million de barils
- +3,5 millions de barils, soit 431,7 millions de barils au total
Dans le même temps, les stocks d’essence sont en hausse continue, tandis que les stocks de produits distillés augmentent, avant de baisser.
Par ailleurs, la diminution du nombre de puits en activité de 11 unités pour atteindre 659 est insuffisante pour maintenir le cours.
Les conséquences de l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani
Suite à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani par les États-Unis, le pouvoir iranien frappe des bases militaires américaines en Irak.
Donald Trump rassure quant aux dégâts qui sont superficiels et annonce de nouvelles sanctions économiques à l’encontre de l’Iran.
Pour autant, les deux puissances évitent toute escalade qui conduirait à un conflit armé. Cette accalmie rassure le marché pétrolier.
Des suspensions de production en Lybie et en Irak
Depuis plusieurs années, deux factions s’opposent en Lybie. Le gouvernement d’accord national de Faïez Sarraj contrôle la capitale, Tripoli, et l’ouest du pays, alors que l’armée nationale libyenne menée par le maréchal Khalifa Haftar domine l’est du pays et les ports pétroliers.
Les partisans de Khalifa Haftar décident de fermer un pipeline, ce qui provoque l’arrêt de la production d’or noir dans deux importants gisements.
En Irak, un mouvement social bloque la production du champ pétrolier d’Al-Ahdab.
Néanmoins, ces suspensions sont insuffisantes pour impacter le marché. Celui-ci reste excédentaire et les stocks de pétrole couvrent amplement les pertes.
Les prévisions de croissance économique du FMI
Malgré la signature de l’accord commercial sino-américain le 15 décembre 2019, le Fond monétaire international (FMI) revoit à la baisse ses prévisions de croissance économique mondiale.
En effet, le FMI annonce, pour 2019, une augmentation de 2,9% du produit intérieur brut (PIB) mondial, soit la hausse la plus faible depuis 2010.
En 2020 et pour la 4e fois depuis octobre 2018, le FMI envisage une révision à la baisse de la reprise du PIB mondial.
L’impact du coronavirus en Chine
En plus des prévisions de croissance économique moroses, le coronavirus entraîne l’arrêt de l’activité de l’empire du milieu et donc une chute du cours pétrolier de plus de 20%.
Alors que les stocks d’or noir sont élevés, la demande chinoise aurait diminué d’environ 3 millions de barils par jour, ce qui représente 20% de sa consommation totale. Cette baisse est la plus importante depuis la crise financière mondiale de 2008-2009 et la plus abrupte depuis les attentats du 11 septembre.
La Chine est le plus grand importateur d’or noir au monde avec 15% de la demande mondiale. Le pays consomme environ 14 millions de barils par jour, ce qui correspond aux besoins cumulés de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne, du Royaume-Uni, du Japon et de la Corée du Sud.
La propagation du virus sur d’autres continents pourrait ralentir davantage la croissance économique mondiale.
La réaction de l’Opep
Face à la chute du cours, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pourrait intervenir.
En réduisant leur production, les pays membres, menés par l’Arabie Saoudite, soutiendraient le marché du pétrole. Une fourchette entre 500.000 et 1.000.000 de barils par jour serait envisagée.
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