Engagé dans la nouvelle stratégie bp Net Zero, bp poursuit les efforts notamment initiés par bp Target Neutral, un organisme qui vise à réduire, remplacer et neutraliser les émissions carbone. En effet, compenser ses propres émissions de CO2, grâce au financement de projets de réduction de gaz à effet de serre, est un moyen d’action efficace pour protéger la planète.
La définition de la compensation carbone
La notion de compensation carbone et des gaz à effet de serre remonte à la fin des années 1980.
La compensation carbone est un mécanisme qui permet, à une personne physique ou une personne morale, de contrebalancer partiellement ou totalement ses propres émissions en achetant une quantité équivalente de crédits CO2 auprès d’un tiers.
Cela sous-entend qu’une quantité donnée de gaz à effet de serre, émise dans un endroit, peut être compensée grâce à la réduction de la quantité équivalente dudit gaz dans tout autre endroit sur la planète, notamment grâce à des projets écologiques ou de réduction d’émissions de CO2.
L’objectif est d’atteindre la neutralité carbone. Les émissions carbone deviennent neutres dans deux cas : si elles sont inférieures ou égales au carbone absorbé qui signifie soit ne pas émettre plus que ce qui peut être absorbé, soit augmenter les sources de compensation carbone.
Deux systèmes pour compenser les émissions de carbone
Il existe deux systèmes de compensation carbone. L’un est obligatoire depuis le protocole de Kyoto de 1997 pour les pays signataires, tandis que l’autre est volontaire pour n’importe quelle personne morale ou physique qui le souhaite.
Le protocole de Kyoto met en place deux outils de réduction des émissions de gaz à effet de serre :
- La mise en œuvre conjointe (MOC) qui finance des projets de réduction d’émission dans d’autres pays
- Le mécanisme de développement propre (MDP) qui accorde des certificats de réduction d’émission
Ces deux mécanismes accordent aux États signataires des crédits carbone ou droits à polluer, puisqu’ils financent des projets de réduction d’émission de gaz à effet de serre. Ces crédits sont des certificats garantis par l’Organisation des nations unies (ONU).
Quant au marché de compensation volontaire, il s’adresse à tous les acteurs, particuliers, collectivités locales, entreprises, qui souhaitent compenser leurs émissions, alors qu’ils n’y sont pas obligés. Ainsi, via une association ou une entreprise spécialisée, chacun peut neutraliser le gaz à effet de serre du au chauffage et/ou aux déplacements par exemple.
Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), trois types d’actions sont possibles :
- Planter des arbres ou protéger des forêts existantes
- Investir dans les énergies renouvelables
- Utiliser l’énergie de manière raisonnable
Par ailleurs, le projet soutenu doit :
- Voir le jour grâce à ce financement
- Évaluer la quantité de carbone évité
- Vérifier les émissions évitées
- Garantir la valeur des crédits carbone
L’acteur acquiert alors des unités carbone qui correspondent au volume des émissions compensées, une unité carbone étant égale à une tonne équivalent de CO2 non émis.
La compensation carbone est indispensable
D’aucuns critiquent la compensation carbone. Elle serait peu efficace et éviterait de changer les comportements. Cependant, certaines émissions restent incompressibles et, sans les mesures de compensation, la neutralité carbone est difficilement atteignable.
Pour garantir une compensation réussie, l’Ademe édicte cinq bonnes pratiques :
- Faire et rendre public un bilan des émissions de gaz à effet de serre
- Privilégier des projets avec des approches développement durable
- Définir un équilibre entre des projets sur le sol national et des projets à l’international
- Communiquer de manière responsable
- Choisir des projets de compensation labellisés
En effet, divers labels sont créés pour garantir la compensation des émissions. Les plus reconnus sont le Voluntary Gold Standard, créé par l’organisation non gouvernementale World Wild Fund (WWF), et le Verified Carbon Standard, créé par l’organisation à but non lucratif Verra.
Selon le Voluntary Gold Standard, 329 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone sont évitées entre 2005 et 2016 grâce à des projets de compensation carbone volontaire.
Sans la compensation carbone, les résultats positifs pour la planète seraient retardés de plusieurs décennies.
Sources :