Le pétrole reste aujourd’hui la source d’énergie la plus consommée dans le monde, mais tous les pétroles ne se ressemblent pas. On distingue généralement deux grandes catégories : le pétrole conventionnel et le pétrole non conventionnel. Mais qu’est-ce qui les différencie exactement ? Et comment s’effectue leur extraction ? Comprendre cette distinction est essentiel, car elle permet de mieux saisir les enjeux actuels du secteur énergétique et de ses implications environnementales.
Des roches plus ou moins perméables
Qu’il soit conventionnel ou non conventionnel, le pétrole se forme toujours de la même manière. Des matières organiques, enfermées dans la roche dite « mère », se décomposent sous l’effet de la pression et de la température. Cette transformation aboutit à la formation d’hydrocarbures.
En fait, le caractère conventionnel ou non est souvent dû à la composition de la roche-mère :
- Pétrole conventionnel : le pétrole migre naturellement vers une roche-réservoir poreuse et perméable et s’accumule en poches exploitables. Ce réservoir, protégé par une couche imperméable, permet un accès facilité. Le pétrole est alors fluide, généralement léger et peut être pompé avec un rendement élevé.
- Pétrole non conventionnel : ici, le pétrole reste diffus. Il migre vers une roche peu poreuse ou imperméable, le rendant difficilement accessible. Le pétrole est soit emprisonné dans la roche-mère (comme pour le pétrole de schiste), soit immobilisé par une texture lourde ou visqueuse (pétrole lourd, sables bitumineux).
Dans une même zone d’extraction, les deux types de pétrole peuvent coexister. Cependant, ils sont extraits dans des réservoirs distincts.
Des méthodes d’extraction plus ou moins complexes
En raison de son caractère conventionnel ou non conventionnel et donc de la nature du réservoir, on extrait le pétrole avec des techniques différentes.
Voici un aperçu des principales différences concernant l’extraction du pétrole :
- Pétrole conventionnel : il est exploité via un forage vertical classique. La pression naturelle ou assistée fait remonter le pétrole à la surface. Les procédés sont éprouvés, les coûts d’extraction modérés et les impacts environnementaux restent limités par rapport au non conventionnel. Ce mode de production reste la référence, mais les réserves conventionnelles mondiales amorcent une baisse progressive.
- Pétrole non conventionnel : ici, l’accès à l’hydrocarbure nécessite des techniques d’extraction avancées et plus coûteuses :
- Fracturation hydraulique : injection d’un mélange d’eau, de sable et d’additifs sous pression pour fissurer la roche
- Traitements thermiques : extraction de pétrole extra-lourd après chauffage ou dilution pour le rendre pompable
- Traitement de la roche-mère en usine : la roche est extraite et chauffée artificiellement pour libérer le pétrole
Ces technologies ouvrent l’accès à des gisements jusqu’alors inaccessibles. Cependant, elles mobilisent de l’énergie, de l’eau et génèrent des émissions de gaz à effet de serre.
En résumé :
- Le pétrole conventionnel s’extrait facilement grâce à la perméabilité des roches réservoirs et des techniques éprouvées
- Le pétrole non conventionnel est difficile à exploiter. Il requiert des innovations techniques et des efforts énergétiques supérieurs
- La frontière entre conventionnel et non conventionnel évolue avec le progrès technique et les besoins du marché mondial
Sources :