En français, les mots « fioul » et « fuel » pourraient être employés sans distinction. Pour autant, est-ce judicieux ? Enquêtons.
À l’origine
Tout part du mot latin « focus », le foyer, qui donne « fou » en ancien français à partir de la deuxième moitié du Xe siècle. Au fur et à mesure des siècles, l’orthographe devient « feu » et le sens évolue :
- Le bûcher
- Les flammes de l’Esprit de la Pentecôte
- L’étincelle
- Le feu de l’enfer
- La source de chaleur
- La foudre
- Le foyer
À partir du XIIIe siècle, apparaît le mot « fouaille » qui signifie bois de chauffage, puis fagot.
En parallèle et à la même époque, commence à être utilisé en anglais le mot « feuel » ou « feul » puis « fuel », en tant que dérivé de « fouaille ». Le sens est le même qu’en français : une matière combustible servant à entretenir le feu.
À partir du XVIe siècle toujours en Angleterre, le mot « fuel » devient également un verbe. Il signifie alimenter avec du fuel.
Au XIXe siècle, le mot « fuel » caractérise, à la fois, la nourriture pour le corps humain et un liquide pour un moteur à combustion.
Dans la première moitié du XXe siècle, le mot composé « fuel oil » naît. Il s’agit de la réunion du combustible « fuel » et de l’huile « oil ». La transcription en français est alors « fioul » ou « fuel ».
Aujourd’hui
« Fuel » et « fioul » font tous les deux références à des combustibles.
Le « fuel » désigne, en anglais, n’importe quel combustible et carburant :
- Le bois
- Le charbon
- L’essence
- Le fioul
Le « fioul » désigne, en français, uniquement un combustible liquide provenant du pétrole. Proche de gazole, il sert à chauffer et est brûlé dans les chaudières.
Par ailleurs, le « fioul » se dit toujours « fuel oil » en anglais, comme au début du XXe siècle. Et le « fioul domestique » se dit également « heating oil ».
En français, il est donc recommandé d’utiliser « fioul » et d’éviter l’anglicisme « fuel ». L’oral a un avantage : personne ne peut faire la différence.
Sources :