Qu’est-ce que la neutralité carbone et comment l’appliquer à son niveau ?

L’accord de Paris, adopté en 2015, fixe un cadre au niveau mondial pour limiter le réchauffement climatique de la planète à un niveau inférieur à 2 °C. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2100. Mais qu’est-ce que la neutralité carbone ? Et concrètement, comment appliquer ce concept à son niveau ?

Qu’est-ce que la neutralité carbone ?

La neutralité carbone vise à contrebalancer, à l’échelle mondiale, toute émission de gaz à effet de serre issue de l’activité humaine par des séquestrations de quantités équivalentes de CO2, c’est-à-dire leur maintien en dehors de l’atmosphère sur le long terme. En d’autres termes, il s’agit de séquestrer autant de carbone que nous en émettons, de manière à stabiliser son niveau de concentration dans l’atmosphère.

Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone au niveau mondial, deux leviers sont nécessaires :

  • Réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, qu’elles soient fossiles ou issues de matière vivante
  • Augmenter les puits biologiques et technologiques permettant la séquestration du carbone

Un puits de carbone est un système qui absorbe plus de carbone qu’il n’en émet. Il existe des puits biologiques ou naturels (le sol, les forêts, les océans…) et des puits technologiques (la technologie capture et stockage du carbone). Aujourd’hui, aucun puits ne peut séquestrer suffisamment de carbone pour équilibrer le niveau actuel et tendanciel des émissions. En effet, les puits naturels élimineraient entre 9,5 et 11 gigatonnes de CO2 par an et les émissions mondiales annuelles de CO2 ont par exemple atteint 38 gigatonnes en 2019.

En parallèle de l’accroissement des puits de carbone, il est donc essentiel de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité climatique.

Comment appliquer le concept de neutralité carbone à son niveau ?

Pour atteindre la neutralité carbone, de nombreux acteurs se mobilisent : organisations, territoires mais aussi citoyens. En priorité, tout doit être mis en œuvre pour réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre et protéger les stocks existants dans les forêts et les sols.

Pour les organisations, il s’agit de :

  • Réduire drastiquement les émissions directes (consommation d’énergie fossile, etc.) et indirectes significatives (transport des marchandises, déplacements des salariés, etc.)
  • Participer à la décarbonation en proposant des produits et services bas carbone
  • Contribuer à la transition en finançant des projets durables chez des tiers

Pour les territoires, il est nécessaire de :

  • Réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre, directes et indirectes, qu’elles soient fossiles ou biogéniques
  • Mettre en place une stratégie d’augmentation des puits carbone, en cohérence avec le potentiel et l’enjeu de neutralité mondiale
  • Contribuer à la mise en œuvre de projets durables chez des tiers

Et enfin, pour les citoyens, les leviers d’actions sont de :

  • Réduire au maximum ses émissions, en adoptant un mode de vie et de consommation en cohérence avec les impacts qu’il génère
  • Apporter un soutien à la transition en finançant des projets durables chez des tiers

À noter que l’objectif de neutralité carbone n’est pas directement transposable à un territoire, une organisation ou un citoyen. C’est l’ensemble des acteurs qui doivent s’engager à travers la mise en place de stratégies climat ambitieuses. Individuellement ou à leur échelle, ils ne peuvent pas se revendiquer « neutres en carbone ». En revanche, ils peuvent valoriser leur contribution à cet objectif mondial avec leurs actions respectives.

En France, la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) est la feuille de route pour lutter contre le changement climatique. Elle donne des orientations pour mettre en œuvre la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable, dans tous les secteurs d’activité. Elle permet donc à tous les acteurs d’évaluer leur contribution à l’atteinte de la neutralité carbone.

Sources :