Malgré une légère reprise durant le mois de février 2020, le cours du Brent chute de plus de 20% depuis le début du mois de janvier 2020. Il s’inscrit alors dans un marché baissier, dit « bear market », en raison du coronavirus.
Les stocks de brut américains en pleine croissance
Alors que les stocks de pétrole américains sont instables en janvier 2020, ils augmentent en février 2020 :
- +3,4 millions de barils, soit 435 millions de barils au total
- +7,5 millions de barils, soit 442,5 millions de barils
- +0,4 million de barils, soit 442,9 millions de barils
En parallèle, les stocks d’essence et de produits distillés diminuent tout au long du mois.
Ces stocks excédentaires limitent la demande et, par conséquent, contribuent à la baisse du cours de l’or noir.
La crise mondiale du coronavirus
Depuis la mi-janvier 2020, l’activité économique de la Chine, deuxième puissance économique mondiale, est gelée à cause du coronavirus. La demande pétrolière chinoise chute de 20%, ce qui représente 3 millions de barils par jour et 3% de la demande mondiale.
Premier importateur d’or noir depuis 2016, les besoins de l’empire du milieu équivalent à 15% de la demande mondiale et à près de 40% de la croissance de cette demande. En 2019, la Chine contribue à l’augmentation de la demande pétrolière à hauteur d’environ 75%.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que, au premier trimestre 2020, la demande mondiale de pétrole, avec -435.000 barils par jour, diminuera pour la première fois depuis plus de dix ans. Sur l’ensemble de l’année 2020, l’AIE prévoit une baisse de la croissance annuelle de la consommation pétrolière mondiale d’environ 30%. Avec 825.000 barils échangés par jour, il s’agira du nombre de barils le plus bas depuis 2011.
Par ailleurs et à cause de l’effondrement de la demande, l’Agence prévoit, sur le marché, un excédent d’environ 1,7 million de barils par jour au cours du premier trimestre 2020, puis de 560.000 barils par jour au second trimestre.
La propagation du coronavirus hors des frontières chinoises pourrait d’autant plus affecter la demande mondiale de pétrole sur le long terme.
Des désaccords au sein de l’Opep+
L’Opep+ réunit les treize pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et dix autres producteurs d’or noir, dont la Russie.
L’Arabie saoudite, leader de l’Organisation, ferait pression pour diminuer le nombre barils proposés sur le marché et, ainsi, soutenir le cours. Des coupes supplémentaires comprises entre 800.000 et 1 million de barils par jour seraient envisagées. Un compromis fixé à 600.000 barils par jour jusqu’à la fin du deuxième trimestre 2020 aurait été proposé.
En outre, le comité technique conjoint de l’Opep+ recommande de prolonger l’accord actuel de réduction de production. Initialement prévu jusqu’en mars 2020, il serait reconduit jusqu’à la fin de l’année.
Cependant et après une réunion de 4 jours, les membres de l’Opep+ ne prennent pas de décision. La Russie souhaite réfléchir davantage avant de se prononcer.
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